Le Musée des monuments historiques de Tamsui, dans le Nouveau Taipei, est le tout premier musée de Taïwan à associer les monuments historiques et les ensembles de bâtiments historiques en les présentant comme des collections. Ce musée qui joue le rôle de gestionnaire et de promoteur de la culture et de l’art de Tamsui revêt une importance considérable pour le développement culturel de la ville du Nouveau Taipei. En considérant la préservation et la revitalisation du patrimoine culturel de la zone de Tamsui comme sa valeur principale, le musée met l’accent sur la participation du public et l’apprentissage expérientiel local. Doté des fonctions complètes de « recherche et collection », « promotion éducative », « gestion des opérations », « marketing » et « planification d’espace », le musée intègre et innove les ressources locales et crée un lien étroit avec la vie de la population.
Situé dans le Nouveau Taipei, Tamsui a été gouverné successivement par les Espagnols et les Hollandais au XVIIIe siècle avant d’être annexé au territoire de la dynastie des Qing. En 1860, la dynastie des Qing a ouvert Tamsui comme port de commerce international, faisant de la ville une porte d’entrée de la culture occidentale à Taïwan. De nos jours, les diverses connotations culturelles et historiques de Tamsui, ainsi que ses temples, demeures de style occidental et sites historiques, occupent une place particulière dans l’histoire culturelle de Taïwan.
Dans le but de revitaliser et réutiliser les monuments historiques, le Nouveau Taipei a établi le musée des monuments historiques de Tamsui en 2005 qui, dès ses débuts, assume le travail d’enquête, de recherche, de collection et de promotion des monuments historiques et des reliques culturelles de la zone de Tamsui sur le concept de développement communautaire combinant l’éducation, l’industrie et le tourisme. Le musée des monuments historiques de Tamsui est responsable de la gestion du patrimoine tangible et intangible de la zone de Tamsui. Ces monuments et artisanats précieux démontrent le lien entre Taïwan et le monde depuis l’ère des découvertes, et témoignent en même temps de la diversité de l’histoire politique, économique et culturelle de Taïwan. Actuellement, les sites historiques ouverts au public et gérés par le musée comprennent le Fort San Domingo, la résidence du douanier de Tamsui, le fort Hobe, le Tamsui Customs Wharf Park, Douglas Lapraik & Co., l’ancienne résidence du gouverneur de Tamsui Tada Eikichi, l’ancienne résidence de Kinoshita Seigai et l’ancien dortoir des officiers de la police du Japon à Tamsui.
L'un des monuments historiques les plus représentatifs est le Fort San Domingo érigé à Tamsui depuis plus de trois siècles. Caractérisé par la couleur rouge de ses murs, le fort est l’un des monuments historiques le plus ancien de Taïwan. Sa construction date de 1628 par les Espagnols avant d’être détruit puis reconstruit par les Hollandais en 1644 zt rebaptisé par ces derniers Fort Antonio. A cette époque-là, étant donné que les Taïwanais Han appelaient les Hollandais par « les cheveux roux », la cité est appelée « le fort des cheveux roux ». En 1724, les responsables de la dynastie des Qing ont procédé à la restauration du Fort Antonio en ajoutant quatre portes à la muraille extérieure. Après 1867, le fort a été loué par le gouvernement britannique comme consulat et une résidence du consul fut construite adjacente au fort. Le site qui a été successivement sous la juridiction de l’Espagne, des Pays-Bas, de la dynastie Qing et des Britanniques est comme un témoin vivant de l’histoire de Taïwan. En raison de son emplacement géographique et de facteurs stratégiques militaires, le fort San Domingo qui a été géré par de nombreux pays et occupe un statut particulier dans l’histoire de Taïwan. Classé monument historique national le 28 décembre 1983, le site a officiellement ouvert au public après rénovation en 1984.
A travers des coopérations avec les commerçants locaux, et des liens avec des membres de la « famille des musées », le musée des monuments historiques de Tamsui offrant des visites guidées assurées par des bénévoles est un patrimoine culturel abordable par tout un chacun. Il assure par ailleurs une force positive dans le travail de la conservation du patrimoine culturel. Dans le sillage de la mondialisation, de nombreux concepts émergents sont développés dans les discours locaux comme le « développement communautaire », la « citoyenneté culturelle », les « industries culturelles créatives », « l’économie esthétique créative » ou encore « l’ intervention artistique et culturelle dans la communauté ». L’histoire locale, les caractéristiques humaines et communautaires ont également été redécouvertes et interprétées, leur offrant une nouvelle signification de l’époque.