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Artiste | Paul Chiang

  • Date:2021-07-13
Artiste | Paul Chiang

Né en 1942 à Taichung, Paul Chiang (江賢二) vit et travaille actuellement à Taitung et à Taipei. Scolarisé à l’école primaire Nisshin de Taipei (aujourd’hui, école élémentaire Rixin), il a été influencé par son professeur de beaux-arts et a commencé à apprendre la peinture. Au lycée, il a commencé à étudier auprès de Lee Shih-chiao (李石樵), de la première génération des peintres de style occidental à Taiwan. Paul Chiang a découvert à travers Lee, la peinture à l’huile. C’est à cette époque qu’il a décidé de s’orienter vers l’art. Il avait une appréciation particulière pour les œuvres de Paul Cézanne et de Vincent Van Gogh avant de démontrer une préférence pour la musique de Gustav Mahler et les sculptures d’Albert Giacometti.


En 1960, Paul Chiang a été admis à la faculté des beaux-arts de l’Université normale nationale de Taïwan avant d’être contraint de suspendre ses études pendant un an après avoir été atteint de la tuberculose à un stade précoce. Il s'est par la suite initié au violoncelle et écoutait fréquemment le « Clair de lune » pour piano de Claude Debussy. Au fil du temps, la musique classique a nourri son âme et profondément influencé son travail créatif tout au long de sa carrière. Il s’est inspiré de la musique de Mahler, Bach, Debussy et d'autres compositeurs.


Déjà étudiant, Paul Chiang a commencé à créer des formes d'expression abstraites. Il a été sélectionné pour participer à la Biennale des arts de São Paulo au Brésil en 1965 et dès l’année suivante, il a organisé sa toute première exposition solo à Taïwan. Malheureusement, des inondations provoquées par un typhon ont détruit la quasi-totalité de ses œuvres durant sa période étudiante. En 1968, Paul Chiang a mis fin à ses études à Paris après les mouvements de mai 1968 et décidé de poursuivre ses études à New York.


Entre 1975 et 1994, Paul Chiang a tenu deux expositions solo à New York. Il a par ailleurs regagné Paris pour une courte périore qui l’a inspiré pour la création de deux importantes séries par la suite : « Notre Dame de Paris » et « Mort à distance ». En 1995, il a commencé à voyager entre New York et Taipei et a installé son tout premer espace de création à Taipei, rue Jinzhou. En 1997, il a organisé sa toute première exposition après son retour à Taiwan. En évoquant ses créations, Paul Chiang a toujours exprimé sa satisfaction particulière à propos de sa série « Notre Dame de Paris » ainsi que celle des « temples centenaires » réalisée à son retour à Taiwan. Tout au long de sa carrière, il a adopté des tons de couleurs divers.


Les premières œuvres de Paul Chiang utilisent principalement des tons de gris et de noir et mettent l'accent sur la superposition et la texture des peintures. Les œuvres de cette période sont également connues sous le nom d’« œuvres par des fenêtres bloquées » puisqu’à cette époque, Paul Chiang avait l’habitude de créer en obstruant ses fenêtres par des rideaux ou des cartons pour éviter d’être diverti par quelconque source de son ou de lumière de l’extérieur. Il créait ainsi à huis clos, coupé de lumière. Il estime ne pas avoir besoin de la lumière naturelle pour peindre puisque son âme est sa source de lumière.


Durant ses décennies de carrière, Paul Chiang n'a pas seulement été peintre, il a également travaillé dans une entreprise de publicité et dans la décoration intérieure. Bien qu’il doive travailler pour gagner sa vie, Chiang a toujours insisté de ne pas vendre ses œuvres à la légère. Il a déclaré que s’il n’avait pas été artiste, le métier qu’il aurait aimé exercer était celui d’architecte.


A son retour à Taiwan, Paul Chiang a accompli successivement ses séries représentatives « Temples centenaires » ou encore « Lac argenté ». En 2008, il a déménagé à Taitung où les lumières de la nature et du bord de mer ont suscité en lui une autre facette d’imagination créatrice, l'incitant à explorer et trouver les manières les plus appropriées de correspondre à la couleur. Il a ainsi crée ses séries colorées «Pisilian », « Sur les ailes de la chanson » etv « Jinzun ». Son style de peinture est passé de compositions sombres, minimalistes, voire monochromes, à des tableaux qui expriment la contemplation et l'observation de la nature et l'expérience de vie à travers des couleurs éclatantes et des touches de pinceau.


De plus, les peintures de Paul Chiang brisent consciemment le cadre pour s'étendre dans un espace infini, un idéal qui s'est ensuite transformé en créations tridimensionnelles. En 2007, il a organisé une exposition solo intitulée « voyage entre dimension et espace », dans laquelle il a présenté ses premières sculptures abstraites en acier. En plus de son travail artistique, il participe également à de nombreuses activités variées, interagit et enseigne aux enfants de la région. Paul Chiang estime qu'il doit laisser derrière lui non seulement des peintures, mais également un héritage spirituel pour les générations futures. C'est ce qu'il considère comme sa vraie valeur en tant qu'artiste.


En 2020, il a été invité par le musée des beaux-arts de Taipei à organiser une exposition rétrospective de plus de 200 pièces couvrant les années 1960 à nos jours. Certaines œuvres inédites sur papier et de petites peintures à l'huile y ont également été exposées. Grâce à cette exposition, l’histoire de sa vie spectaculaire a été présentée de manière complète à tous. Ces dernières années, son dernier objectif est d'intégrer l'art, l'architecture et l'art du paysage afin de créer un parc artistique à Taitung, un lieu où artistes, compositeurs et écrivains puissent réaliser leurs créations.