La toute première statue nue de Taïwan « Eau d’immortalité » (甘露水) du sculpteur précurseur taïwanais Huang Tu-shui (黃土水) a été présentée au public l'année dernière après être restée plus d’un demi-siècle dans l'oubli. Le documentaire « Kam Loo Tsui » réalisé par Huang Pang-chuan (黃邦銓) et Lin Chun-ni (林君昵), qui retrace l'histoire de cette sculpture a été sélectionné par le Festival international du film documentaire d'Amsterdam 2022.
Huang Tu-shui fut le premier artiste taïwanais à se rendre au Japon pour étudier la sculpture moderne à l'école des beaux-arts de Tokyo (aujourd'hui l'université des arts de Tokyo). Il fut aussi le premier Taïwanais à être sélectionné à l’exposition impériale des beaux-arts du Japon. Sa sculpture « Eau d'immortalité » qui représente le corps et la posture d’une jeune fille orientale sortant d’une coquille de moule avec confiance, traduisant le passage de l'obscurité à la lumière, a également été sélectionnée pour l'exposition impériale du Japon.
Le musée des beaux-arts de l'Université normale de Taipei a indiqué sur sa page Facebook que le documentaire réalisé par Huang Pang-chuan et Lin Chun-ni sur des bandes de 16 mm a été financé par la Fondation culturelle Fu Lu. Projeté dans le cadre de l'exposition « Lumière », le documentaire a été sélectionné dans la section « Luminous » du Festival international du film documentaire d'Amsterdam 2022.
Dans le documentaire « Kam Loo Tsui », Huang Pang-chuan et Lin Chun-ni tentent de retracer l'histoire de cette statue qui, après avoir été présentée à la 3e exposition impériale des beaux-arts au Japon, avait regagné Taïwan avant de tomber dans l'oubli pour des raisons inconnues. Conservée par la suite par la famille Chang, la statue fut redécouverte par une équipe dirigée par Lin Mun-lee (林曼麗) du musée des beaux-arts de l’université normale de Taipei puis restaurée et exposée après un silence d’un demi-siècle.
Selon le musée, le documentaire « Kam Loo Tsui » a reçu un écho très positif du public. Huang Pang-chuan et Lin Chun-ni travaillent actuellement à la réalisation d’un long métrage en incluant les études au Japon de Huang Tu-shui et les sujets de la Terreur blanche. Un rendez-vous au cinéma est ainsi donné aux spectateurs.