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Les Temples Taïwanais 10

Les Temples Taïwanais
Petite visite guidée dans les palais des dieux

"Episode 10"

Outre des animaux propitiatoires et certaines figures emblématiques de la religion populaire, tel le sage et immortel taoïste Laozi, sculptés en grandes dimensions, placés sur les endroits les plus saillants des toits et pour ces raisons visibles de loin, on trouve sur les toits des temples une multitude de petites figurines en kochi qui illustrent des scènes de l'histoire et de la littérature classique chinoise, du bouddhisme, du taoïsme et des légendes qui les accompagnent.

On peut en apercevoir plusieurs sur la photo #27 qui montre la partie supérieure du fronton d'un temple de Taïpei. Si les scènes représentées sont toujours caractérisées par un même style que l'on pourrait qualifier de naïf, celui-ci n'en varie pas moins légèrement selon les ateliers dont sont issues les statuettes, comme le montre la comparaison des photos #28 et #29.

Ces tableaux en kochi (au sens des tableaux d'une pièce de théâtre) appellent deux remarques : la première est que le fait qu'ils soient parfois et même souvent peu visibles, parce trop petits et placés trop haut ou simplement dissimulés derrière d'autres sculptures, indique qu'ils ne sont peut-être pas destinés prioritairement à être exposés aux regards humains, mais qu'ils seraient là pour leur vertu efficiente (un peu comme une amulette sous un vêtement) ou encore pour le plaisir des divinités.

Cette dernière hypothèse pourrait être corroborée par la scène que montre la photo #30, à savoir un long spectacle rituel de marionnettes (représentant des divinités) sur le parvis d'un temple de Taoyuan.

Les marionnettistes auraient pu ne pas jouer puisqu'il n'y avait aucun spectateur hormis moi ; mais en fait, ils jouaient pour les dieux.
La seconde remarque vaut aussi à propos des marionnettes puisque nous voyons en tissu comme en kochi (cf. #28) des divinités et héros habillés à l'ancienne comme des personnages de l'opéra de Pékin, lesquels incarnent souvent des personnages historiques ou semi-historiques.

Il n'est donc pas interdit de penser que les divinités sont des êtres, non pas transcendants de toute éternité, mais nés humains dans l'immanence et, avec le recul du temps, divinisés. Le personnage de Laozi en est un bon exemple.

Texte et photos de Pierre Charau
Design et mise en page de Ma Yen

A PARTIR DU 13 AVRIL 2020
Heure : 17h00