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Mo’o Yasiyungu, conservateur du savoir-faire des maisons traditionnelles Tsou

  • Date:2023-10-11
Mo’o Yasiyungu

Mo’o Yasiyungu, un ancien du groupe autochtone des Tsou de la commune d’Alishan dans le comté de Chiayi, est passionné de la culture traditionnelle Tsou. Il est également le conservateur des savoir-faire de la construction des maisons traditionnelles de ce groupe aborigène. Il détient les connaissances et savoir-faire complets des maisons traditionnelles Tsou ainsi qu’une expérience dans la construction de ces maisons traditionnelles sur place.


Lorsqu’il avait une vingtaine d’années, Mo’o Yasiyungu a commencé à réfléchir aux caractéristiques traditionnelles de l’architecture des Tsous alors que le chef de la commune d’Alishan voulait construire un centre culturel pour y exposer les objets typique de ce groupe authocthone. Ce projet a soulevé des discussions des villageois autour des questions touchant au style architectural, à la signification des maisons traditionnelles ou encore à la définition de leur culture.


Mo’o Yasiyungu se rappelle avoir grandi dans une maison en bambou. La maison était construite avec des tiges des bambous géants de Taïwan appalaties et assemblées en murs. Quant au toit, il était constitué d’une première couche de bambous recouverte de papier gras et noir pour l’étanchéité. Mais, avec le temps, il était tout de même exposé à des fuites. A l’approche des typhons, il fallait disposer des choses lourdes sur le toit pour éviter que les papiers noirs ne s’envolent. A l’intérieur de la maison, les Tsous ajoutaient habituellement de la terre pour éviter l’accumulation de l’eau de pluie. De ce vécu, au début, Mo’o Yasiyungu croyait que ce style de maison en bambou constituait l’habitat traditionnel des Tsous. Mais, il n’a compris que par la suite que les Tsous avaienr appris ces maisons en bambou des Hakkas. Par conséquent, pendant longtemps, Mo’o Yasiyungu était tojours à la recherche des véritables maisons traditionnelles Tsou. 


En 1996, Mo’o Yasiyungu a retrouvé parmi les affaires de son père défunt un schéma de structure architecturale de maison traditionnelle Tsou dessinée par un Japonais. Il s’agissait d’un dessin de Suketaro Chijiiwa qui illustrait l’article portant sur la recherche sur les habitats aborigènes de Taïwan publié dans « Institut de l’architecture de Taïwan » en 1937. Il y avait une vue en coupe et un plan de la maison de Tapangu. Il a pu obtenir des détails architecturaux oralement de sa grand-tante. A travers le souvenir de sa grand-tante, Mo’o Yasiyungu a ainsi pu reconstituer à quoi ressemblait la maison traditionnelle des Tsous. Par la suite, il a vu des photos reccueillies dans « Ethnographie illustrée de Segawa sur les peuples indigènes de Formose : les Tsous » lui permettant de connaître les détails architecturaux de construction qu’il peinait à trouver. Ces détails ont pu être conservés pendant près de 80 années à travers cet album photo qui est devenu une référence importante de la reconstruction des maisons traditionnelles 80 ans plus tard. 

 

La maison traditionnelle (hʉfʉ en langue tsou) est une construction architecturale dotée des caractéristiques des Tsous. La structure de l’espace de la maison est très différente de celle des autres groupes ethniques de Taïwan. Les coutumes associées à l’espace interne présentent également concrètement l’importance culturelle et sociale de leur vision du monde, de la géographie et de leur vision humaine. Les maisons sont construites sur une base nivelée. La technique de construction adopte des méthodes de construction traditionnelle, utilisant des matériaux naturels locaux. La maison traditionnelle est étroitement intégrée à la terre.


La toute première hʉfʉ de Mo’o Yasiyungu est construite sur le lieu où sa famille a vécu. En plus d’ériger une maison commémorative sur le lieu où habitait son grand-père, Mo’o Yasiyungu construit des maisons traditionnelles comme une sorte d’action reliant le passé et le présent. Traditionnellement, les Tsous vivaient dans des maisons traditionnelles où se déroulaient des activités telles que la chasse, l'agriculture, les sacrifices ou les cérémonies funéraires. Par ailleurs, étant donné que les matériaux de ces maisons traditionnelles proviennent de la nature, il est nécessaire de connaître la vie des plantes et leur utilisation. 


Une maison traditionnelle est structurée par des activités culturelles complètes, c'est pourquoi Mo’o Yasiyungu invite les écoliers dans des maisons traditionnelles. Il estime que la culture transmise dans les salles de classe n’offre pas la possibilité aux enfants de participer à des activités par eux-mêmes ce qui conduit à la disparition de leur conscience culturelle. Mais lorsque les écoliers voient les structures ou les objets traditionnels et qu’ils participent eux-mêmes aux activités, leur conscience culturelle s’accumule également. Mo’o Yasiyungu a construit deux maisons traditionnelles des Tsous selon les techniques traditionnelles à viskiana (l’ancien site de Tapangu). Il assure d’ailleurs depuis la tâche de transmission des savoir-faire et des techniques de construction des maisons traditionnelles Tsous auprès des élèves des écoles primaire et secondaire d’Alishan et aux élèves des écoles primaires Dabang et Char-Shan.