Chen Tsing-fang est un artiste doté de multiples talents. En plus d'être peintre, il est également écrivain, philosophe et historien de l'art. A l'âge de 14 ans, il s'est intéressé au dessin et à la peinture. Par la suite, il a recréé une centaine de tableaux de Van Gogh lui permettant de gagner le surnom de « Nouveau Van Gogh. » Ses essais en théorie de l'art ont en outre été incorporés dans des manuels d'histoire de l'art. En plus de ses accomplissements artistiques, Chen Tsing-fang est également le tout premier traducteur du chef d'œuvre « Le Petit Prince » du français vers le chinois-mandarin dans les années 1960.
Originaire de Guiren, à Tainan, Chen Tsing-fang a démontré sa passion et son talent pour l'art et la littérature dès l'enfance. Petit, il aimait déjà esquisser les sites célèbres et paysages ruraux de Tainan tels que le temple de Confucius et le Fort Provintia. A l’âge de 14 ans, il découvre les œuvres de Van Gogh et sa biographie. Profondément ému par cet artiste, ce dernier deviendra plus tard sa source de motivation pour poursuivre une carrière artistique. A l'âge de 15 ans, il apprend le croquis sous la direction du professeur Kuo Po-chuan (郭柏川) de l'Association de recherche sur l'art de Tainan et de Chang Chang-hua (張常華). Pendant ses études, même si ses parents l'ont encouragé à poursuivre des études de médecine, il s'est inscrit au département de langues étrangères de l'Université nationale de Taïwan afin d’apprendre le français et de réaliser son rêve de devenir artiste en France. Dès la fin de ses études universitaires, Chen Tsing-fang a quitté Taïwan pour Paris après avoir obtenu une bourse du gouvernement français.
Chen Tsing-fang a poursuivi ses études à l'École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris pendant sept ans. Outre les théories et techniques artistiques, il a également étudié les Lettres et est même diplômé d’une maîtrise en littérature contemporaine. Il a également obtenu un doctorat en histoire de l'art. Au cours de ses années à Paris, Chen Tsing-fang a conduit des recherches, s'est entraîné à développer une pensée logique, a enrichi ses connaissances en histoire de l'art et en histoire culturelle et a développé ses points de vue sur la culture du monde. Tous ces acquis ont contribué à ses réalisations artistiques.
En 1969, Chen Tsing-fang a développé la théorie de la « Culture universelle à cinq dimensions » et le concept de nouvelle Renaissance. Il a initié un style artistique « Néo-iconographie », une nouvelle forme de création artistique qui unit le passé et le présent, l'Orient et l'Occident, les espaces, les styles artistiques dans une même dimension, défiant le temps, l'espace et les barrières culturelles. Il a ainsi établi un style unique sur la scène artistique internationale. En plus de promouvoir la « Néo-iconographie », Chen Tsing-fang a également encouragé le recours à l'art pour la société, c'est-à-dire un « art pour l'humanité. » Il a ensuite quitté la France pour les États-Unis en 1975 pour continuer à peindre.
En 1990, Chen Tsing-fang a créé une série de 100 tableaux intitulée « Post-Van Gogh » pour commémorer le centenaire de la mort de Van Gogh. Le Dr. Jan Hulsker, ancien ministre hollandais de la Culture et expert de Vincent Van Gogh, l'a nommé « le nouveau Van Gogh » à la suite de la présentation de cette série très bien reçue. Cette série de tableaux a été présentée dans le cadre de sept différentes expositions solo aux Etats-Unis et a été exposée au musée des Beaux-Arts de Taipei et dans 18 centres culturels de Taïwan.
Concernant la littérature, Chen Tsing-fang a été le tout premier à traduire « Le Petit Prince » vers le chinois-mandarin et l’a introduit à Taïwan dans les années 1960. Il a également publié de nombreux livres et a même écrit 80 poèmes en une semaine qui sont inclus dans le livre « Jade Mountain & Her Voriotions. » En 1998, il a été présenté au public comme le « Romain Rolland de Taïwan » lors d'un colloque réunissant des artistes à Paris même s'il considère cependant personnellement que Romain Rolland privilégiait la littérature tandis que l’art est son principal objectif.
Après un demi-siècle de poursuite artistique en Europe, en Asie et en Amérique, Chen Tsing-fang a créé des milliers d'œuvres d'art, organisé de nombreuses expositions solo et donné de nombreuses conférences. Son art et sa philosophie sont inclus dans plus de 300 manuels scolaires dans 37 pays différents. Il est d’ailleurs le seul artiste oriental à être inclus dans le manuel d'histoire de l'art « Arts Ideas. »
Chen Tsing-fang a consacré sa vie à la création, à l'organisation d'expositions et à l'écriture. Il a longtemps promu la nouvelle Renaissance à l'échelle internationale tout en favorisant les échanges culturels entre l’Orient et l’Occident. Aujourd'hui, il est revenu à Taïwan. Pour lui, même s'il a fait des études en France et a vécu 37 ans aux Etats-Unis, en tant que Taïwanais il souhaite pouvoir préserver ses créations artistiques dans son pays d'origine car il estime que sa plus grande contribution pour Taïwan et le monde sont ses œuvres et ses publications artistiques. Dans cet esprit, il a fondé le Centre culturel T.F. Chen à Taipei afin de préserver et d’exposer ses créations et d'engager le dialogue avec les musées d’art du monde entier.